Le château de Cornillon est un ancien château fort du XIIe siècle dont les ruines se dressent sur une butte rocheuse dominant la ville de Saint-Rambert-en-Bugey dans le département de l'Ain.
Le château semble remonter au début du XIe siècle. Construit pour être un poste de surveillance, ce château fut assez sommaire et peu habité. À une époque indéterminée, l'Abbaye de Saint-Rambert édifie en ce lieu une tour de guet destinée à surveiller la route de l’Albarine, lieu de passage privilégié des invasions. Il fut appelé « Cornillon », nom dérivé du latin qui désigne un promontoire en saillie. Le 30 novembre 1196 l’abbaye ne pouvant plus assurer seule la défense de ses possessions contre les seigneuries voisines, l’abbé Reignier choisit de se placer sous la protection du puissant comte de Savoie et de Maurienne Thomas 1er à la condition qu'il ne serait jamais aliéné du comté, ni donné en dot à aucune fille. Le château de Cornillon, reconstruit en pierre et pourvu de fortifications, devient savoyard, avec Saint-Rambert. En 1252, le comte de Savoie le remet en apanage à son frère Guillaume, lequel, nonobstant les termes de l'acte de cession à sa famille, le lègue, par son testament du 6 mai 1258, à Béatrix de Savoie, sa fille, femme du Dauphin de Viennois. Après la mort de Béatrix, il fit retour au domaine comtal, dont il ne fut plus séparé. Vers 1304, le château de Cornillon est le dernier bastion savoyard sur la route qui mène à Pont-d'Ain. Cette position stratégique va accroitre son importance et celle du bourg de Saint-Rambert qui s’entoure de remparts et devient une ville de garnison, lieu de rassemblement avant le départ des « chevauchées », coups de mains destinés à ravager les terres, bruler les récoltes, détruire les moulins de l’ennemi ; et aussi une basse de repli et de stockage du matériel militaire. C’est surtout par des faits de guerre contre son voisin dauphinois, le château de Saint-Germain, que s’illustra le château de Cornillon. Ainsi, vers 1310, son châtelain, Arthaud de Montfaucon, envoie des hommes guetter puis incendier le château et le bourg de Saint-Germain3. En 1321, c’est par Saint-Rambert, et avec des hommes et des moyens mis à disposition par le châtelain de Cornillon, que le siège est mis devant le château de Saint-Germain, par les troupes du comte de Savoie4. La guerre delphino-savoyarde s’achève vers 1355 et suite au traité de Paris, le château de Cornillon perd alors de son intérêt stratégique. En conséquence, il fut plus ou moins bien entretenu aux XVe et XVIe siècles. En 1601, le Traité de Lyon met fin à la guerre franco-savoyarde et marque l'annexion de la Bresse, du Bugey, du pays de Gex et du Valromey par le France. Pour éviter toute velléité de revanche, le maréchal de Biron démantèle Cornillon tout comme le château de Saint-Germain. Aujourd’hui, les ruines du château de Cornillon sont remises en valeur par l’« Association des Amis du Canton de Saint-Rambert ».
Si le site de Cornillon, ouvert au public mais méconnu, offre aujourd’hui ce visage accueillant et didactique. C’est en grande partie grâce à l’association qui compte 135 adhérents, de toute la France. Sans relâche, ces bénévoles ont débroussaillé, aménagé un accès, et fait poser bancs et poubelles. Sans jamais jouer les archéologues amateurs. « Tout reste à découvrir là-bas. Mais ce n’est pas à nous, qui ne sommes pas des scientifiques ou des universitaires, de le faire. Hors de question », clame la passionnée. Pour ce type d’expertise, elle peut compter sur l’aide ponctuelle et amicale d’Alain Kersuzan, historien et président de l’association des Amis de Saint-Germain et son château.
Une reconstitution à ciel ouvert, avec des armes de guerre médiévales à taille réelle comme une bricole (pièce d’artillerie, ancêtre de la catapulte), un bélier ou une échelle de siège. Voilà l’idée qu’a eu l’association des Amis du canton de Saint-Rambert-en-Bugey pour redorer le blason du château de Cornillon, dont les ruines surveillent toujours l’entrée de la vallée de l’Albarine. Une ambitieuse entreprise, contre l’indifférence et l’oubli. Deux maux qui ont tendance à coller à ces vieilles pierres, délaissées, voire pillées, depuis 1601 et le Traité de Lyon (1).
Claire Harmand, ancienne présidente reconvertie en porte-parole, espère susciter ainsi la curiosité des promeneurs et des vocations bénévoles : « Pour que les gens montent là-haut, il faut leur proposer quelque chose. Sinon, ils n’iront pas. » Le projet n’a rien d’une lubie dénuée de racines historiques (voir par ailleurs). « On sait, grâce à la traduction par Paul Cattin des livres de comptes de la châtellenie, que Cornillon construisait ces armes. Mais on n’en sait pas plus car il n’y a jamais eu de fouilles ici », déplore-t-elle. Alors les « Amis » de Saint-Rambert cherchent des réponses, des plans notamment, aux Archives départementales. En vain. En revanche, ils trouvent une adresse. Celle d’un spécialiste de l’art de la guerre au Moyen-Âge, Renaud Beffeyte. « Il s’est montré intéressé », sourit Claire Harmand qui n’a pour autant pas mis tous ses œufs dans le même panier. « Un charpentier, adhérent de l’association, se charge de réaliser la bricole, avec du bois de récupération. Et j’ai sollicité l’École technique du bois de Cormaranche-en-Bugey pour savoir si elle peut se charger du bélier et de l’échelle. La réponse ne saurait tarder. » À terme, ces trois engins seront implantés au pied des vestiges. Et en cas de franc succès, et en glanant quelques subventions, d’autres pourraient rejoindre la collection.
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